Brève Histoire du village

Moyen-Age

Au Moyen-Age la châtellenie de Chevreuse détenait les terres du Boullay (dont le nom proviendrait du mot bouleau), des Trous et de Montabé.

En 1190 avant de partir en croisade, Simon seigneur de Chevreuse, fils de Guy II, offre aux Templiers son village de Boullay avec son bois des Layes et son haras.

De nombreuses calamités se succèdent sur la région : la guerre de Cent Ans (1337-1453) dont deux chevauchées anglaises saccagent le Hurepoix ; la peste noire (1347-1352) qui anéanti les deux tiers des habitants ; le paiement de la rançon de trois millions d’écus d’or du roi Jean le Bonbattu à Poitiers en 1356 et fait prisonnier à Londres.

Après la bataille d'Azincourt en 1415, le roi d'Angleterre Henri V conquiert tout le nord de la France et prend Paris. L’armée anglo-bourguignonne de Jean-sans-Peur prend la ville et le château de Chevreuse. En 1420, le traité de Troyes fait du roi d’Angleterre l’héritier du royaume de France. Les territoires situés au nord de la Loire sont contrôlés par les Anglais et leurs alliés Bourguignons, jusqu’à la bataille d’Orléans en 1429 où les Anglais sont « boutés » hors de France. Chevreuse attendra 1438 pour se rendre au roi Charles VII.

Guerres de religions

Sous le règne de Henri III, les guerres de religions ensanglantent à nouveau la région ; la Fronde (1648-1653) pendant la régence d’Anne d’Autriche est encore une période de violents combats qui mettent les campagnes au sud de Paris à feu et à sang.

Les seigneurs des Troux rendent foi et hommage au seigneur de Chevreuse. Parmi eux, des médecins tels Guillaume BAZIN (ca. 1490) docteur-régent de la faculté de médecine de Paris et Nicolas LEGRAND (ca. 1579) médecin ordinaire du roi ; des maîtres des requêtes tels Guillaume DUGUE DE BAGNOLS (ca. 1646), janséniste fervent ami de Port-Royal, qui achète le hameau de Montabé et fait reconstruire l’église (1655) et Nicolas-François MIDORGE (1752) ; des militaires nobles tels que le comte François-Joseph d’HALLWYL (1763) du régiment des Gardes-Suisses, qui reçoit beaucoup de gens de la Cour au château des Troux et le comte Valentin ESTERHAZY (1785) officier, gouverneur de Rocroy.

La révolution

La Révolution s’installe à l’instigation de l’abbé BRIARD révolutionnaire zélé, curé des Trous.
Le château est détruit vers 1825. La Convention abolit la noblesse. Valentin ESTERHAZY encourage sa femme, la comtesse d’Hallwyl, à se réfugier en Angleterre chez Lady SPENCER, duchesse de Devonshire, qui leur offrait l’hospitalité.

Le village des Trous change de nom en 1863 et devient par décret impérial «Boullay-les-Troux».

La ligne de Sceaux

La ligne de Sceaux est prolongée d’Orsay jusqu’à Limours (1864-1867). Une station est construite sur la plaine du Fay, et la ligne à voie unique est inaugurée le 26 aout 1867. Les voyageurs peuvent se rendre à Paris en une heure. La vie du village est alors rythmée par le passage des six trains montants et six trains descendants sifflant et fumants, dont les escarbilles mettent le feux aux fougères. Des calèches assurent une correspondance pour Cernay-la-ville.


Une halle de marchandises est obtenue après de nombreuses discussions, et le service de marchandises est ouvert le 22 mai 1891, lors de la normalisation de la ligne à l’écartement normal.

Le service voyageur cessera en 1939 ; il sera remplacé par un service d’autocar Renault jusqu’en mai 1940. Les trains de marchandises fonctionneront jusqu’à la suppression du trafic sur le tronçon St Rémy-Limours, en mai 1940.

Agriculture et carrières de meulières

Lors de la Grande Guerre le village déplore cinq morts pour la France et de nombreux gazés ; l’immigration italienne d’après guerre stimule l’activité des carrières de la région.

Jusqu’à la dernière guerre, la vie du village a été essentiellement consacrée à l’agriculture et à l’exploitation des carrières de meulières (meules de moulin à blé, puis pierres de construction) et de grès (pavés parisiens).

Au village, l’électricité apparaît en 1926 et l’eau courante en 1933. À Montabé, il faut attendre respectivement les années 1954 et 1962 pour profiter de ces progrès.

En 1964 le département de l’Essonne est créé.